Communiqués AESH

 Dans les instances : école inclusive

 

Le vendredi 17 mars, un groupe de concertation sur l’école inclusive a été réuni par le nouvel
inspecteur d’académie dans les locaux de la DSDEN de la Loire.

Devant les représentants des organisations syndicales, Thierry Dickelé, inspecteur d’académie et Christelle Courtial, inspectrice ASH ont assuré l’essentiel des interventions, et Lila Benhamed, cheffe de division des personnels AESH a répondu à certaines questions plus concrètes concernant les Aesh.

Nous pouvons tout d’abord saluer la volonté de « clarté » de l’inspecteur et son partage des
informations à sa disposition. Le problème est qu’il en a peu, de son propre aveu. L’inspecteur veut mener une « expertise » des ressources humaines Aesh, les chiffres que les Pials et les établissements lui communiquent ne correspondant pas aux siens… Il désire prendre uniquement en compte les ETP (Équivalents temps plein) et non plus le nombre d’agents ou le nombre d’heures de notifications pour pouvoir répartir les Aesh dans les Pials. Pour ce faire, une « météo » mensuelle des Aesh sera mise en place, permettant d’avoir les chiffres d’ETP « en direct » afin d’affecter « en direct » les Aesh sur les besoins élèves, de faire des remplacements d’arrêts maladie, etc.. Deux inspecteurs ASH y travaillent depuis la rentrée.

On notera aussi que deux coordos de la Dsden seront mis en liaison avec les coordos Pials et les inspecteurs ASH vont se retrouver dans la boucle entre la cheffe de service AESH et les Pials… En définitive, la volonté est de « réorganiser » (en direction des « élèves et des agents », bien sûr !) et la Dsden s’engage donc de fait à réaliser exactement ce qu’étaient censés faire les Pials depuis le début, ce que la CGT n’a pas manquer de faire remarquer… Un aveu de l’échec des Pials ? Non, « ils fonctionnent bien », d’après l’inspecteur, ce qui est un peu contradictoire.

Tous les AESH du département devraient être basculés en CDI « titre 2 » (donc employés par l’inspection) d’ici la rentrée 2025, et la division des personnels Aesh a la possibilité de CDIser dès trois années de services, en fonction du contenu des entretiens professionnels et des écrits envoyés par l’autorité fonctionnelle à leurs services. Pour les (nombreux !) AESH qui n’ont jamais eu d’entretiens professionnelles, ce serait la faute au Covid (ça faisait longtemps qu’on nous l’avait pas sorti, celle-là !). Bref, on se demande sur quels critères sont réellement choisis les agents passés en CDI avant le terme des six ans de contrat…

D’après la cheffe de division des personnels, ils disposent actuellement d’un « vivier » d’Aesh, ce qui là aussi rentre en contradiction avec ce que les coordos Pials nous disent depuis la rentrée : « on n’arrive pas à recruter ».

L’inspecteur a confirmé l’augmentation constante des notifications et s’est étonné que dans le département, les notification individuelles continuent à augmenter alors que la tendance est à la baisse dans le reste du pays. Un travail avec la MDPH sur les notifications est donc envisagé. Il est aussi envisagé un changement de fonctionnement d’attribution des Aesh mut., par exemple définir six heures d’accompagnement par élève notifié « mut. ». Un travail « d’expertise » est en cours pour connaître le nombre d’élèves suivis par les Aesh mut.

Certains éléments laissent donc penser que le paradigme reste globalement le même : manque de moyens persistant, des Aesh qui risquent d’être encore plus soumis aux changements réguliers d’affectations et d’horaires, des élèves « mutualisés » à outrance…

Même s’il est tout à fait évident qu’une réorganisation était nécessaire et que pour une fois, nous avons (presque) tous les éléments sur la table, ce qui est un petit progrès.

Mi-juin, une nouvelle réunion aura lieu où suite à l’expertise menée, l’inspection sera en mesure de nous présenter des chiffres précis. C’est à ce moment là qu’il faudra sans doute mettre le poing sur la table puisqu’il n’a été apporté aucune réponses aux questions que nous leur avions soumis : sur l’amélioration des conditions de travail des Aesh, sur la place de l’élève dans un système « mutualisé »avec des regroupements en contradiction avec l’inclusion et le non-respect des notifications, sur les recrutements sur critères aléatoires des nouveaux Aesh, etc.