Communiqués Lycées généraux et technologiques

 Bilan de la réforme du lycée

 

Dès 2018, la CGT Éduc’action avait analysé que les réformes des lycées étaient au service de la sélection pour l’accès à l’enseignement supérieur et se pliaient à ses besoins.

1. Le lycée n’est plus la fi n du secondaire mais la préparation aux études supérieures : complexité et encyclopédisme de certains programmes, spécialisation renforcée en terminale par un choix limité à deux spécialités aux forts coeffi cients limitant le champ des possibles. Les moins bien informé·es se retrouvent pris·es au piège d’une « liberté de choix » qu’ils·elles n’ont pas optimisé.

2. Pour être intégrées dans Parcoursup, ces épreuves de spécialités doivent se dérouler en mars, impliquant d’avancer le programme à marche forcée et laissant la fin d’année dans le fl ou artistique de la préparation du « Grand Oral ». Le contrôle continu, qui compte pour 40% du Bac, fournit lui aussi des informations pour Parcoursup et systématise l’évaluation sommative. Tout peut ainsi être retenu contre les élèves.

3. Dans ces conditions, l’établissement d’origine gagne encore en importance et sert souvent de variable dans l’algorithme des établissements du supérieur. À l’inverse, le Bac en tant que tel devient anecdotique. Sans oublier que les élèves de lycée Pro sont aussi les grand·es perdant·es de ces réformes qui les privent fréquemment de l’accès aux études supérieures, notamment en BTS.

En 2021, ce sont 18% des élèves qui n’ont pas trouvé de solution dans Parcoursup. Plus d’un quart pour les élèves de lycée technologique et plus de 40% pour les élèves de lycées professionnels. Si la part de boursier·ères ayant une proposition sur Parcoursup a progressé de 20% à 25% depuis 2018, leur représentation a encore diminué dans les fi lières les plus prestigieuses.

C’est bien un lycée au service d’une sélection non seulement implacable mais aussi opaque, les critères de sélection n’étant jamais fournis par les établissements du supérieur.

Nous avons besoin d’une autre réforme du lycée et de l’abandon de la sélection. À ces fins, la CGT Éduc’action porte une alternative radicale pour le lycée de demain. À court terme, chaque mesure que nous obtiendrons (épreuves de spécialités au mois de juin, réintégration des maths dans le tronc commun, abandon du contrôle continu…) fragilisera le lycée Blanquer et ce qu’il porte en termes d’inégalité et de violence.