20 ans de la loi pour l’égalité des droits et des chances : les personnels dédiés au handicap toujours délaissés dans l’Éducation nationale

Le 11 février 2025 marquera l’anniversaire des vingt ans de la loi pour l’égalité des droits et des chances. Pourtant, force est de constater que pour le ministère de l’Éducation nationale, l’inclusion en milieu scolaire des enfants en situation de handicap se conjugue toujours selon deux principaux critères : un budget alloué le plus faible possible et une autosatisfaction communiquée à outrance.
La réalité pour les Accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) :
• Des Aesh, premiers artisans de l’inclusion, à qui on refuse toujours un statut alors qu’ils / elles accompagnent les élèves dans les classes depuis 20 ans maintenant.
• Des salaires indignes (en dessous du seuil de pauvreté) et une grille indiciaire tellement tassée qu’elle ne permet qu’une augmentation de salaire mensuel de moins de 20 euros tous les 3 ans.
• Une surcharge croissante de travail avec la généralisation de la mutualisation de l’accompagnement et une dégradation continue des conditions de travail avec des changements d’établissements et d’emploi du temps continus, un nombre d’élèves accompagnés en augmentation constante, certains élèves accompagnés seulement deux heures par semaine et conséquemment le sentiment de faire du mauvais travail, un mille-feuille hiérarchique toujours plus important, etc.
• Les RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) de nos collègues ne sont même pas respectées et le rectorat licencie pour inaptitude un nombre croissant d’AESH.
• Le rectorat qui s’affranchit régulièrement du cadre fixé par le ministère voir même du droit du travail.
La liste pourrait s’étirer à l’infini, malheureusement. Il est nécessaire d’accepter, 20 ans après la loi handicap, que ce métier est un vrai métier, que la présence des AESH depuis 20 ans dans l’école de la République le montre. Il est urgent d’enfin créer un statut de fonctionnaire pour que les AESH soient enfin titulaires de leur poste, qu’ils accèdent à un salaire décent et que le cadre de leurs emplois soit enfin respecté.